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SOMETHING GREAT

5 janvier 2011

#365 | Happy birthday to me!

J'ai l'honneur de vous présenter mon nouveau blog, qui va prendre la relève de celui-ci.

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4 janvier 2011

#364

Quand j'étais enfant et même plus tard, je ne réalisais pas très bien à quel point tout ce que j'allais devenir plus tard serait déterminé, dans une plus ou moins grande mesure, par l'endroit et la famille d'où je venais. Entre-temps j'ai bien compris qu'il fallait que je vive avec.
Cette année j'entame un nouveau cahier dans lequel j'essaierai de noter tous mes souvenirs d'enfance, ceux qui paraissent flous, qui reviennent sous formes de couleurs ou d'objets symboliques.
D'autres avant moi ont pensé à l'existence des mythes personnels. Je crois qu'ils n'existent pas seulement chez les artistes mais chez chaque personne, et je suis sûre, en tout cas, qu'ils existent chez moi. Je veux découvrir les miens, les déterrer.

3 janvier 2011

#363 | Styrax Day (And Everybody's Celebratin')

2 janvier 2011

#362 | Feminist Sunday

The Natural Female Form.
Riots Not Diets.
Fuck Yeah Body Positive.
Get your 101 on: fat acceptance movement on Wikipedia. En français : acceptation des gros.

***

***

Julian Assange says “Sweden is the Saudi Arabia of feminism” and he is a victim of “revolutionary feminism” by Maya at Feministing
Assange's OKCupid Profile Sounds Like Assange Sex Musings by Irin Carmon at Jezebel. Si vous pouvez le lire jusqu'au bout. Loin de moi l'idée de faire ma mijaurée, mais je n'ai vraiment pas pu (ni vu la nécessité de m'infliger ça).

What if the roles were reversed? Suppose a woman has consensual intercourse with a man who specifically requests that she not shove a dildo up his ass. She gives him several chances to change his mind, but he keeps saying no. So, she waits until he falls asleep and shoves the dildo up his ass.
Obvious rapist, right?

[Et si les rôles étaient inversés ? Supposons qu'une femme ait eu un rapport sexuel consensuel avec un homme qui aurait spécifiquement demandé qu'elle ne lui mette pas un godemiché dans le cul. Elle lui donne plusieurs occasions de changer d'avis, mais il continue de dire non. Alors, elle attend qu'il soit endormi et lui met le gode dans le cul.
Violeuse
patentée, n'est-ce pas ?]

Dear NYT: No Means No; Shoving A Dick Into An Unconscious Person Is Rape. Any Questions? by Lindsay Beyerstein at Big Think

***

Pop culture needs to stop differentiating between ‘real’ rape and any other kind of rape it thinks there is. Because its depictions of rape and sexual assault are having very real and very harmful impacts on people and society in general. Rapists learn what they can get away with, and rape victims learn, again, that they don’t matter.

[Il faut que la culture populaire arrête de faire la différence entre le "vrai" viol et n'importe quel autre type de viol qu'elle imagine. Parce que ses descriptions du viol et de l'agression sexuelles ont un impact très réel et très néfaste sur les gens et la société en général. Les violeurs apprennent ce qu'ils peuvent se permettre, et les victimes de viol apprennent, encore une fois, qu'elles ne comptent pas.]

When Rape, Evidently, Isn't Rape, by s.e. smith at this ain't livin'

***

pinchbottom

Feminist Graffiti from the 1970s at Sociological Images

***

I can speak for my own experiences, which are of the like I have seen many other people talk about as well. I have woken up to find my boyfriend’s hand in my crotch; I have been half-forced into having intercourse; I’ve endured physical pain during sex multiple times; I have been overpowered by a man’s lust unable to say no. I have had a strange man force himself into my bed even though I told him no tens of times. I have been so afraid of sex I have gotten into panic attacks to avoid it.
None of this has seemed wrong to these partners in question, but they are not the only ones to blame: I wasn’t able to say no for a very long time. To my shock was that when I finally learned to, it had little or no effect at all. I heard the words ”you can always say no and I will stop” incalculable times, but there have been times when I have said no and the other one has then tried to persuade me into changing that no into a yes.

[Je peux parler de mes propres expériences, qui ressemblent à celles dont j'ai entendu beaucoup d'autres personnes parler. Je me suis réveillée pour trouver la main de mon petit-ami dans mon entrejambe, j'ai été à moitié forcée à avoir des rapports sexuels, j'ai supporté la douleur physique plusieurs fois durant les rapports, j'ai été vaincue par la luxure d'un homme, incapable de dire non. Un homme est entré dans mon lit de force alors que je lui avais dit non des dizaines de fois. J'ai eu si peur du sexe que j'ai eu des attaques de panique pour l'éviter.
Rien de cela n'a semblé mauvais aux partenaires en question, mais ils ne sont pas les seuls à blâmer : pendant très longtemps, je n'ai pas été capable de dire non. Quand j'ai finalement appris à le faire, à ma grande surprise, ça a eu peu d'effet, voire pas du tout. J'ai entendu " tu peux toujours dire non et j'arrêterai" un nombre incalculable de fois, mais il y a eu des fois où j'ai dit non et l'autre personne a essayé de me persuader de transformer ce non en oui.]

#talkaboutit - We're all victims of sexual abuse by Emmi at tentaneko

1 janvier 2011

#361 | Electriclist

Electrocute_03_big

[Pic: badass ladies of Electrocute.]

Electric Six · Electric Demons
Electric Light Orchestra · Strange Magic
The Electric Prunes · Get Me to the World on Time
Electrocute · Bikini Bottom
Nobuo Uematsu · Electric de Chocobo
Beastie Boys · Electrify
Dolly · Liquide Electrique
Supergrass · Electric Cowboy
The Dead Weather · Are "Friends" Electric?
Eddie Grant · Electric Avenue
Timo Maas · Slip in Electro Kid
Foals · Electric Bloom
Frankie Valli & The Four Seasons · Electric Stories
A Fine Frenzy · Electric Twist
Oasis · She's Electric
Air · Electronic Performers
PJ Harvey · Electric Light
Blue Hawaii · Dream Electrixra
Orchestral Manoeuvres in the Dark · Electricity

Playlist.

tubeway_army

Decouverte de la semaine : l'originale de Are "Friends" Electric? par le groupe new wave Tubeway Army en 1979.

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30 décembre 2010

#359

octavia_butler_kindred

She called me mama for a while.
"Mama, it hurts."
She knew Rufus, though. Mister Rufus. Her friend. He said she crawled into his bed at night.
In one way, that was all right. She was using the pot again. But in another . . .
"Don't look at me like that," said Rufus when he told me. "I wouldn't bother her. It would be like hurting a baby."
Later it would be like hurting a woman. I suspected that wouldn't bother him at all.

[Pendant un moment, elle m'appela maman.
"Maman, j'ai mal."
Elle se rappelait de Rufus, cependant. Monsieur Rufus. Son ami. Il disait qu'elle se faufilait dans son lit la nuit.
En un sens, c'était bien. Elle pouvait à nouveau utiliser le pot de chambre. Mais d'un autre côté...
"Ne me regarde pas comme ça, dit Rufus quand il me raconta. Je ne la toucherais pas. Ce serait comme faire du mal à un bébé."
Plus tard ce serait comme faire du mal à une femme. J'avais dans l'idée que ça ne le dérangerait pas du tout.]

Octavia E. Butler · Kindred (1979)

29 décembre 2010

#358 | Style Icon!

28 décembre 2010

#357 | Links, links, links

GUH

Growing Up Heroes

What I Mean When I Say I Have 5 Children [Talking about the loss of a baby] by Charlotte Hilton Andersen at The Great Fitness Experiment

Hyperbole and a Half

The Oatmeal

Témoignages d'étudiants qui ont renoncé à devenir prof sur Le Monde

Dunning-Kruger effect on Wikipedia

Post Secret (mon favori cette semaine)

Post Secret France (oui !)

It Made My Day

Quelques articles, ainsi que des sites que je visite régulièrement mais que je n'ai, je crois, jamais partagés ici. Enjoy!

27 décembre 2010

#356 | Best 2010 Books

Comme l'année dernière, voici la liste des dix livres que j'ai préférés en 2010.

Pour information, et puisque l'article n'est plus en ligne, mes dix favoris de 2009 étaient :
1. The Glass Menagerie (Tennessee Williams)
2. Les Mille et une nuits
3. High Fidelity (Nick Hornby)
4. A l'Ouest de Tokyo (Naito Yamada)
5. Tender is the Night (F. Scott Fitzgerald)
6. Revolutionary Road (Richard Yates)
7. The Handmaid's Tale (Margaret Atwood)
8. The Bloody Chamber (Angela Carter)
9. Art & Lies (Jeanette Winterson)
10. Main Street (Sinclair Lewis)

Comme beaucoup de personnes, j'associe les livres au moment de ma vie où je les ai lus pour la première fois. Et ceux-ci me semblent tous dater d'il y a une éternité. Ce qui est probablement une bonne chose.

Avant de procéder au classement proprement dit, voilà la liste des livres lus cette année. Les couleurs indique la langue dans laquelle ils ont été lus (et, dans la plupart des cas, écrits) :

Les Mille et une nuits III
Isabel Allende · Cuentos de Eva Luna
Nelly Arcan · Putain
Sophie Bessis · Les Arabes, les femmes, la liberté

Emily Brontë · Wuthering Heights
J.M. Coetzee · Disgrace
Douglas Coupland · Jpod
Don DeLillo · Americana
Colette Dowling · The Cinderella Complex
Bernardine Evaristo · Blonde Roots
Caitlin Flanagan · To Hell with All That
Betty Friedan · The Feminine Mystique

Gabriel García Márquez · Crónica de una muerte anunciada
Ken Kesey · One Flew Over the Cuckoo's Nest
Stieg Larsson · Millénium (tomes I, II et III)
Carol Leigh · Unrepentant Whore: Collected Works of Scarlot Harlot
Doris Lessing · The Golden Notebook

Claude Lévi-Strauss · Race et histoire
Elinor Lipman · My Latest Grievance
Carson McCullers · The Ballad of the Sad Café
Toni Morrison · The Bluest Eye

Antonio Muñoz Molina · El Robinson urbano
Gloria Naylor · The Women of Brewster Place
Ovidie · Porno Manifesto
Tony Parsons · Man and Boy
Lolita Pille · Crépuscule ville
Carlos Ruiz Zafón · La Sombra del viento
Jonathan Safran Foer · Everything is Illuminated
Jonathan Safran Foer · Eating Animals
Valentine de Saint-Point · Manifeste de la femme futuriste
Arthur Schopenhauer · Dialectique éristique

Luis Sepúlveda · Un viejo que leía novelas de amor
Valerie Solanas · SCUM Manifesto
Dana Spiotta · Eat the Document
Annie Sprinkle · Hardcore from the Heart
Gloria Steinem · Outrageous Acts and Everyday Rebellions

Ingrid Thobois · Le Roi d'Afghanistan ne nous a pas mariés
James Trager · Letters from Sachiko
Jessica Valenti · Full Frontal Feminism
Jessica Valenti · He's a Stud, She's a Slut, and 49 Other Double Standards Every Woman Should Know
Jessica Valenti · The Purity Myth

Martine Van Woerkens · Nous ne sommes pas des fleurs
Georges Vigarello · Histoire du viol

Alice Walker · The Color Purple
Evelyn Waugh · Brideshead Revisited
Jeanette Winterson · Boating for Beginners
Jeanette Winterson · Oranges Are Not the Only Fruit

Cara Zina · Heureux les simples d'esprit

Si on s'amuse à faire des stats, on obtient :
# 48 livres
# 44 auteurs
# 30 livres écrits par des femmes, 18 par des hommes
# 5 livres en espagnol, 13 en français, 30 en anglais
# 2 traductions, 46 versions originales
# 16 livres non fictionnels, 32 de fiction

Et maintenant, sans plus attendre, mes dix livres préférés de 2010 sont :

#1 : The Golden Notebook (Doris Lessing, 1962)
Ce livre a changé ma vie. Il y en a très peu, de cette espèce-là, ils sont rares et précieux. J'ai mis longtemps à le lire, mais c'est parce que c'est un pavé, pas parce que c'est chiant. C'est un livre distrayant, dépaysant, un monde à lui tout seul. Et en même temps très, très intelligent. Il innove autant sur la forme que sur l'histoire ou sur les idées qui y sont développées. C'est un roman magnifique, qui m'a (un peu) changé la vie. Impossible de le décrire, mais je le recommande à absolument tout le monde.
Extrait ici.
Traduit en français : oui.

#2 : Eat the Document (Dana Spiotta, 2006)
Un livre extrêmement juste. Ça parle d'activisme aux USA dans les sixties, de Dennis Wilson, de clandestinité, d'utopies, et, de manière très subtile et intelligente, de la jeunesse "alternative" américaine. J'ai emprunté ce livre par hasard à la bibliothèque, et ça a été une immense surprise.
Extrait ici.
Traduit en français : oui.

#3 : Everything is Illuminated (Jonathan Safran Foer, 2002)
Unique en son genre. Ce livre parle du sort tragique des Juifs en Ukraine pendant la deuxième guerre mondiale, et il réussit à vous faire hurler de rire. C'est l'histoire de Jonathan, un Américain qui part en Ukraine sur les traces de sa grand-mère qui a fui le pays pendant la guerre. L'histoire est narrée par son guide/traducteur, Alex, qui parle un anglais pour le moins étrange, et qui est plein de volonté mais pour le moins maladroit. Jonathan et Alex accomplissent donc ce voyage accompagnés du grand-père d'Alex et de sa chienne. La narration est entrecoupée de lettres échangées a posteriori entre Jonathan et Alex, et de flash-backs de l'époque de la fondation du village de la grand-mère de Jonathan, Trachimbrod. Rigolo, émouvant et complètement barré.
Extrait ici.
Traduit en français : oui (mais il faut que le traducteur soit super-fort, vraiment, ça peut être génial comme vraiment nul, sur un livre comme celui-là).

#4 : The Cinderella Complex (Colette Dowling, 1981)
Livre féministe qui décrit, analyse et tente de trouver des solutions contre la peur secrète de l'indépendance chez les femmes. Je mettrais ce livre au programme des dix livres féministes à lire absolument pour quiconque est intéressé par le sujet (ou pas, d'ailleurs). En plus, c'est facile à lire et plein d'espoir.
Traduit en français : oui.

#5 : The Feminine Mystique (Betty Friedan, 1963)
Le livre qui a déclenché la deuxième vague féministe américaine. Oui, il s'adresse aux femmes de classes moyenne et supérieure, oui, Betty Friedan s'est plus tard révélée élitiste et conservatrice, mais sérieusement, ce livre est une mine d'informations incroyable, et une inspiration indéniable.
En juillet dernier, j'ai fait un article en deux parties sur le sujet. Première partie. Seconde partie.
Traduit en français : oui.

#6 : Brideshead Revisited (Evelyn Waugh, 1945)
Un livre profondément mélancolique, et magnifique. La première partie traite des années d'étudiant à Oxford, et ferait rêver n'importe qui. La deuxième est nettement plus noire. Le thème, pour ce que j'en ai compris, est le déclin de la société aristocratique britannique. C'est vu à travers un peintre architectural (si, si) qui observe le destin d'une famille sur plusieurs décennies. Un livre profondément émouvant, qui m'a évoqué à plusieurs reprises l'Albion de Peter Doherty.
Extrait ici.
Traduit en français : oui.

#7 : La Sombra del viento (Carlos Ruiz Zafón, 2002)
Comme quoi la littérature populaire n'est pas que de la merde. J'ai lu ce livre parce que plusieurs de mes amies hispanophones me l'ont conseillé, et je ne l'ai pas regretté. Du mystère, du sang, des gentils, des méchants, des gens bizarres. Et des livres ! Et de la psychologie ! Je ne sais pas si j'ai beaucoup aimé parce que ma compréhension parfois brumeuse de l'espagnol conférait à la chose une atmosphère encore plus mystérieuse, mais peu importe, c'est un très bon roman populaire.
Extrait ici.
Traduit en français : oui.

#8 : El Robinson urbano (Antonio Muñoz Molina, 1984)
Collection d'articles évoquant les pérégrinations urbaines et souvent nocturnes d'un fictif Robinson dans la ville de Grenade, Andalousie. De la magie, de la poésie. Une œuvre subtile et vraiment belle, dans le genre (un peu) du Spleen de Paris de Baudelaire.
Traduit en français : non.

#9 : The Color Purple (Alice Walker, 1982)
Ce livre doit-il être présenté. Alice Walker, avec Toni Morrison, est probablement la romancière afro-américaine vivante la plus connue, et ce livre-là lui-même est sans doute son plus connu. Donc ça parle d'être noire, d'être pauvre et d'être une femme. C'est très très puissant et émouvant, et important. Il est important que ces histoires ne se perdent pas et ne soient pas englouties sous la "grande histoire", autrement dit celle de l'homme blanc (et riche, donc). Les personnages principaux sont deux sœurs, dont l'une mène une vie assez misérable en Amérique, et l'autre part comme missionnaire en Afrique. Les personnages secondaires sont très savoureux et réalistes.
Extrait ici.
Traduit en français : oui.

#10 : Blonde Roots (Bernardine Evaristo, 2008)
L'esclavage à l'envers, autrement dit, ce sont les Africains qui réduisent les Européens en esclavage. L'histoire est narrée par Doris, esclave blanche enlevée à son Angleterre natale alors qu'elle était encore enfant. C'est un livre qui démonte patiemment les stéréotypes raciaux et pointe du doigt les incohérences et les injustices du monde actuel en matière de race. Le livre a aussi un style très ouvragé et agréable, l'auteur ayant commencé en tant que poétesse. Il peut à la fois faire office de "manuel du débutant" en matière de connaissance sur l'esclavage et les problèmes raciaux, et constituer une lecture très intéressante pour ceux qui s'intéressent spécifiquement à ces sujets.
Traduit en français : non.

26 décembre 2010

#355 | Feminist Sunday: Assange & Rape Follow-Up

Je vais encore parler de ça, et beaucoup. Les accusations de viol de Julian Assange, donc. Je sais que la plupart de mes lecteurs ne lisent quasiment jamais ce que je poste le dimanche, mais honnêtement, ce n'est pas comme si ça m'importait tant que ça. L'important, c'est de parler. En tant que femme et survivante de viol. De ne jamais laisser les autres parler à notre place.
Donc. Exactement comme la semaine dernière, on a deux ou trois types (notamment Michael Moore et Keith Olbermann) qui défendent Julian Assange contre les accusations de viol dont il est accusé. Qui font des campagnes de diffamation contre les deux plaignantes. [Moore s'est expliqué/"excusé" depuis. Ça ne change pas le propos.] Ça ne veut dire qu'un viol potentiel est moins important que WikiLeaks. Ça veut dire "je le connais, c'est un type bien, pas un violeur". Je vais vous dire un truc. On est des millions dans ce cas-là. Des milliers à avoir été violées par le proverbial "type bien", des milliers à ne jamais avoir porté plainte ni même parlé de ce qui nous était arrivé, de honte, de peur d'être accusée de mentir, de s'être mal comportée, de l'avoir cherché, d'essayer d'attirer l'attention. Faire passer une accusation de viol après quoi que ce soit, c'est perpétuer le patriarcat. C'est dire aux femmes -- pas seulement aux survivantes de viol, mais à toutes les femmes -- qu'elles sont moins importantes que les choses sérieuses, vous savez, les histoires des hommes.
Il y a donc des filles (Sady notamment) qui ont simplement pris position sur leur blog contre Moore et Olbermann, et qui se retrouvent aujourd'hui menacées de mort. Et de viol. Par des trolls.

Je vous invite à jeter un coup d'œil à cet article de Sociological Images et à celui-ci de The Hathor Legacy.
Quel est le rapport ? Nous savons depuis longtemps que le féminisme est relativement accepté, jusqu'à ce que l'Homme se sente menacé, c'est-à-dire à chaque fois que le féminisme fait son boulot. Nous savons aussi que l'homme qui a du succès aujourd'hui, celui qui réussit dans son travail et dans sa vie sociale, correspond presque exactement au profil psychologique du violeur (à ce sujet, je vous invite également si vous ne l'avez pas déjà fait à lire l'article Wikipedia suivant, qui a le mérite de fournir des bases : rape culture, ainsi que l'article suivant, qui devrait dissiper d'éventuels doutes à la lecture de l'article Wikipedia rape culture 101).
Personne n'a jamais prétendu que l'arrestation d'Assange était une coïncidence. Mais ça ne veut pas dire, en aucun cas, que ces viols n'ont pas eu lieu. Est-il si difficile d'accepter que quelqu'un puisse faire à la fois de bonnes et de mauvaises choses ? Nier la potentielle validité des accusations de viol, c'est dire de la manière la plus éhontée qui soit qu'une femme ne compte pas, que le corps de certaines femmes ne leur appartient pas et peut être utilisé sans conséquence. Quand je lis ce genre de choses, je me dis que décidément, il reste presque autant de chemin à parcourir que depuis 1949. Mais c'est pas grave. On va le faire. Après ce que j'ai vécu, et ce que des millions d'autres femmes ont vécu, je ne laisserai personne dire que ça ne compte pas, que c'est négligeable. Plus nous serons à parler, plus il sera difficile de ne pas nous entendre (si vous avez besoin d'une raison supplémentaire, il y a ça). Ça me prend du temps d'écrire cet article, comme ça me prend du temps de faire ce blog en général, et ce n'est pas forcément agréable, mais  je le fais quand même parce que c'est quelque chose qui m'importe. Si je dois avoir un jour une fille qui naîtra dans un monde aussi prompt à légitimer le viol que celui qui m'a vue naître, qu'au moins je ne puisse pas dire que je n'ai rien fait contre.

D'autre part, sur les accusations elles-mêmes. Le sexe sans préservatif quand on a expressément posé le préservatif comme condition sine qua non. Les filles ont quelque chose que les hommes n'ont pas. Vous savez, l'utérus -- la machine à bébés. Insister pour coucher avec une femme sans préservatif, au-delà d'une irresponsabilité totale en ce qui concerne les IST, c'est se foutre totalement du fait qu'elle peut tomber enceinte. Autrement dit, forcer une femme à coucher sans préservatif, c'est prendre le risque de lui faire subir une grossesse non désirée ou un avortement. Dans le genre viol, je ne sais pas ce qu'il faut de plus.

***

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Fuck Yeah, Privilege Denying Dude!

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Résumé de l'affaire :
The Perils of Charging Rape by Amanda Marcotte at Slate.com
Les femmes accusant Julian Assange méritent d'être prises au sérieux par Amanda Marcotte, trad. Peggy Sastre, sur Slate.fr

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This is rape culture at work. This is why we object to events you consider harmless, like women being sexually harassed every time they reveal their gender at gaming forums. Trolls always have an excuse, a good reason. But what it boils down to is: women should know their place as second-class citizens, and when they forget, it is the duty of all manly men to remind them “We can rape you until you shut up, bitch.”

[C'est ce qu'on appelle rape culture. C'est pour ça qu'on s'oppose à des événements que vous considérez bénins, comme le harcèlement sexuel des femmes chaque fois qu'elles révèlent qu'elles sont des femmes sur des forums de jeux vidéo. Les trolls ont toujours une excuse, une bonne raison. Mais ce à quoi a revient, c'est : les femmes devraient rester à leur place de citoyens de seconde classe, et quand elles ne le font pas, c'est le devoir de tout homme viril que de leur rappeler : "On peut te violer jusqu'à ce que tu la fermes, salope."]

Trolls defend Assange against rape accusations by threatening rape by Jennifer Kesler at The Hathor Legacy

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You never do it,  EVER, because it happens over and over to every woman who reports that a celebrity raped her, to women who just report that high-profile members of their own communities raped them, even in fucking so-called ‘progressive’ communities, they just get harassed and smeared and threatened and their accusers’ friends make life unsafe for them, and the people who support their accusers make life unsafe for them, the fucking AUTHORITIES and JOURNALISTS, they REPORT THIS SHIT and they MAKE LIFE UNSAFE FOR THEM, and they eventually get so scared, so scared for their own goddamned safety, so scared that they might get raped again or killed, so beaten-down emotionally from everyone in the world calling them sluts and whores and bitches and liars, it happens to women who have actually been raped, they just get so scared and so fucking beaten-down and so tired that they literally cannot cope, and this is happening when they’ve already JUST BEEN FUCKING RAPED, they’re already dealing with one of the WORST THINGS that can ever happen to a human being, one of the most traumatizing things, shit that gives people life-long PTSD, it has just happened to them, and it is fresh, and the world hates them, the world is spreading hatred toward them, they have fans and supporters and celebrities and journalists telling everybody that they’re evil lying whore sluts, no matter what they say, they wanted it, because they’re stupid fucking lying evil CIA bitches and you should hate them. You should hate them because they say they've been raped.

[Ça ne se fait JAMAIS, parce que ça arrive tout le temps à chaque femme qui affirme qu'une célébrité l'a violée, aux femmes qui dénoncent des membres importants de leur propre communauté, mêmes dans les foutues communautés "progressives" ("de gauche"), elles sont harcelées, traînées dans la boue et menacées et les amis de ceux qui les accusent rendent leur vie dangereuse, et les personnes qui supportent ceux qui les accusent rendent leur vie dangereuse, et les foutues AUTORITES et les JOURNALISTES, ils SIGNALENT CETTE MERDE et ils RENDENT LEUR VIE DANGEREUSE, et en fin de compte elles sont tellement effrayées, elles ont tellement peur pour leur propre sécurité, peur d'être à nouveau violées, ou tuées, elles sont si détruites que tout le monde les traite de putes, de salopes et de menteuses, ça arrive à des femmes qui ont vraiment été violées, elles ont si peur et sont tellement en morceaux et fatiguées qu'elles ne peuvent littéralement pas faire face, et ça arrive quand elles VIENNENT JUSTE D'ETRE VIOLEES, elles ont déjà à faire face à l'une des PIRES CHOSES qui peuvent jamais arriver à un être humain, l'une des plus traumatisantes, une merde qui en laisse certains avec un stress post-traumatique à vie, ça vient juste de leur arriver, c'est récent, et le monde les hait, le monde répand de la haine envers elles, il y a des fans, des supporters, des célébrités et des journalistes qui disent à tout le monde qu'elles sont des salopes diaboliques et menteuses, quoi qu'elles disent, elles l'ont cherché, parce qu'elles sont des salopes stupides, diaboliques et menteuses de la CIA et vous devez les haïr. Vous devez les haïr parce qu'elles disent qu'elles ont été violées.]

#MooreandMe: Four Days Outside the Tower. I’m Scared. I’m Tired. I’m Crying. And I Won’t Stop. by Sady at Tiger Beatdown

***

We require — not ask, not prefer, absolutely require – progressive media and public figures to stand against rape in every case. Again, this is not negotiable. This is mandatory. This is a requirement: If you don’t stand against rape, and make that stand a crucial and central part of your platform, we do not accept you either as a real “progressive” or as someone who is in any way qualified for authority or a leadership position. We will not buy your merchandise; we will not support you; we will speak out against you. Because a progressive movement that doesn’t stand against rape isn’t a progressive movement. It’s just The Man, it’s just the oppressor, it’s just oppression, in a baseball hat, holding a camcorder.

[Nous exigeons -- nous ne demandons pas, nous ne préférons pas, mais nous exigeons absolument -- que les média progressifs et les figures publiques prennent position contre le viol dans tous les cas. Ce n'est pas négociable. C'est obligatoire. C'est une exigence: si vous ne prenez pas position contre le viol, et ne faites pas de cela une partie centrale de votre tribune, nous ne vous accepterons pas comme un vrai "progressif" ni comme quelqu'un qui est de quelque manière que ce soit qualifié pour une position d'autorité ou de leadership. Nous n'achèterons pas votre marchandise, nous ne vous soutiendrons pas, nous nous prononcerons contre vous. Parce qu'un mouvement progressif qui ne se positionne pas contre le viol n'est pas un mouvement progressif. C'est juste L'Homme, c'est juste l'oppresseur, c'est juste l'oppression, avec une casquette de baseball, un caméscope à la main.]

#MooreandMe: On Progressives, Rape Apologism, and the Little Guy by Sady at Tiger Beatdown

***

Much discussion of the accusations against Assange bears a striking resemblance to the sexist way our society almost always talks about sexual assault. Conversation devolved quickly into attacks on the women involved. There is sneering about tight, pink sweater dresses and disbelief that a woman who said "yes" once, might say "no" later. There is a denial that it is rape when a woman says "Yes, I would like to have sex with you, but only with protection" and her partner holds her down and forces her to have sex unprotected. If true, that's rape. [...] Every so often, we need to be reminded that the needs and experiences of white, Christian, heterosexual, able-bodied and male folk are as privileged among progressives as anyplace else.

[Une grande partie des débats sur les accusations contre Assange ressemble de manière frappante à la manière sexiste dont notre société parle presque toujours d'agression sexuelle. La conversation s'est rapidement transformée en attaques des femmes impliquées. On voit des railleries à propos de robes roses moulantes et de l'incrédulité à l'idée qu'une femme qui a d'abord dit "oui" puisse dire "non" ensuite. On nie que c'est un viol quand une femme dit "Oui, je voudrais coucher avec toi, mais seulement avec protection" et que son partenaire la force à avoir un rapport sexuel non protégé. Si c'est ce qui s'est passé, c'est un viol. [...] De temps en temps, on a besoin qu'on nous rappelle que les besoins et expériences des hommes non handicapés, hétéros, chrétiens et blancs sont aussi privilégiés chez les progressifs que n'importe où ailleurs.]

Every so often we are reminded... by Tami at What Tami Said

***

Si vous avez lu jusqu'au bout, vous avez droit à un cookie.

25 décembre 2010

#354 | A Christmas Interruption

Mes cinq albums de noël préférés.

Xmas5

#5 : Ella Fitzgerald · Ella Wishes You a Swinging Christmas (1960)

Xmas4

#4 : The Beach Boys · The Beach Boys' Christmas Album (1964)

Xmas10

#3 : Rosie Thomas · A Very Rosie Christmas (2008)

Xmas1

#2 : Bob Dylan · Christmas in the Heart (2009)

Xmas2

#1 : Darlene Love, The Crystals, The Ronettes, Bob B. Soxx and the Blue Jeans · A Christmas Gift for You from Phil Spector (1963) (couverture alternative pour la ressortie du disque en 72 ici -- attention ça fait mal aux yeux)

24 décembre 2010

#353

23 décembre 2010

#352

Je crois que c'est à la mode de dire que prendre des bonnes résolutions et réfléchir à l'année passée, c'est nul. Moi j'aime bien ça. J'aime bien regarder en arrière et songer à ce que j'ai fait, ce que j'aurais pu faire et ce que je pourrais faire.

Dix bonnes choses dans ma vie en 2010, dans aucun ordre particulier :

#1 : Devenir végétarienne. C'est arrivé de manière plutôt inattendue, sous l'influence d'une colocataire et de l'Angleterre en général. Je n'ai jamais regretté. J'ai découvert des plats dont je n'ai jamais soupçonné l'existence. Je me suis mise au tofu. J'ai la conscience un peu plus tranquille.

#2 : Partir un an en Angleterre. (Pictures. Pictures. Pictures. Pictures. Pictures. Pictures.)

#3 : Me remettre à l'espagnol. J'ai peut-être fait moins que je ne l'aurais pu, mais j'ai quand même lu cinq livres en espagnol cette année. Ma compréhension orale et écrite est très bonne, même si je cherche mes mots quand je parle ou écris.

#4 : Cuisiner. Avant cette année je n'avais jamais vraiment touché une casserole, encore moins un four. A ma grande surprise, j'ai découvert que j'adorais ça.

#5 : Me couper les cheveux. J'ai maintenant les cheveux plus courts que mon copain (dont la coupe s'oriente peu à peu vers ça).

#6 : La vie de couple. Ça aussi c'est venu plutôt comme une surprise. Je suppose que tout dépend de la personne avec qui vous vivez.

#7 : Travailler avec des enfants. Troisième surprise.

#8 : Ecrire.

#9 : Le féminisme en général, la découverte de la communauté féministe anglophone sur Internet en particulier (via Jamie Keiles via Tavi, qui l'eût cru).

#10 : Globalement, le sentiment d'être encore en train de grandir, de changer et de progresser.

22 décembre 2010

#351 | Elegy Written in a Country Churchyard

The curfew tolls the knell of parting day,
The lowing herd wind slowly o'er the lea
The plowman homeward plods his weary way,
And leaves the world to darkness and to me.

Now fades the glimm'ring landscape on the sight,

And all the air a solemn stillness holds,
Save where the beetle wheels his droning flight,
And drowsy tinklings lull the distant folds;

Save that from yonder ivy-mantled tow'r

The moping owl does to the moon complain
Of such, as wand'ring near her secret bow'r,
Molest her ancient solitary reign.

Beneath those rugged elms, that yew-tree's shade,

Where heaves the turf in many a mould'ring heap,
Each in his narrow cell for ever laid,
The rude forefathers of the hamlet sleep.

The breezy call of incense-breathing Morn,

The swallow twitt'ring from the straw-built shed,
The cock's shrill clarion, or the echoing horn,
No more shall rouse them from their lowly bed.

For them no more the blazing hearth shall burn,

Or busy housewife ply her evening care:
No children run to lisp their sire's return,
Or climb his knees the envied kiss to share.

Oft did the harvest to their sickle yield,

Their furrow oft the stubborn glebe has broke;
How jocund did they drive their team afield!
How bow'd the woods beneath their sturdy stroke!

Let not Ambition mock their useful toil,

Their homely joys, and destiny obscure;
Nor Grandeur hear with a disdainful smile
The short and simple annals of the poor.

The boast of heraldry, the pomp of pow'r,

And all that beauty, all that wealth e'er gave,
Awaits alike th' inevitable hour.
The paths of glory lead but to the grave.

Nor you, ye proud, impute to these the fault,

If Mem'ry o'er their tomb no trophies raise,
Where thro' the long-drawn aisle and fretted vault
The pealing anthem swells the note of praise.

Can storied urn or animated bust

Back to its mansion call the fleeting breath?
Can Honour's voice provoke the silent dust,
Or Flatt'ry soothe the dull cold ear of Death?

Perhaps in this neglected spot is laid

Some heart once pregnant with celestial fire;
Hands, that the rod of empire might have sway'd,
Or wak'd to ecstasy the living lyre.

But Knowledge to their eyes her ample page

Rich with the spoils of time did ne'er unroll;
Chill Penury repress'd their noble rage,
And froze the genial current of the soul.

Full many a gem of purest ray serene,

The dark unfathom'd caves of ocean bear:
Full many a flow'r is born to blush unseen,
And waste its sweetness on the desert air.

Some village-Hampden, that with dauntless breast

The little tyrant of his fields withstood;
Some mute inglorious Milton here may rest,
Some Cromwell guiltless of his country's blood.

Th' applause of list'ning senates to command,

The threats of pain and ruin to despise,
To scatter plenty o'er a smiling land,
And read their hist'ry in a nation's eyes,

Their lot forbade: nor circumscrib'd alone

Their growing virtues, but their crimes confin'd;
Forbade to wade through slaughter to a throne,
And shut the gates of mercy on mankind,

The struggling pangs of conscious truth to hide,

To quench the blushes of ingenuous shame,
Or heap the shrine of Luxury and Pride
With incense kindled at the Muse's flame.

Far from the madding crowd's ignoble strife,

Their sober wishes never learn'd to stray;
Along the cool sequester'd vale of life
They kept the noiseless tenor of their way.

Yet ev'n these bones from insult to protect,

Some frail memorial still erected nigh,
With uncouth rhymes and shapeless sculpture deck'd,
Implores the passing tribute of a sigh.

Their name, their years, spelt by th' unletter'd muse,

The place of fame and elegy supply:
And many a holy text around she strews,
That teach the rustic moralist to die.

For who to dumb Forgetfulness a prey,

This pleasing anxious being e'er resign'd,
Left the warm precincts of the cheerful day,
Nor cast one longing, ling'ring look behind?

On some fond breast the parting soul relies,

Some pious drops the closing eye requires;
Ev'n from the tomb the voice of Nature cries,
Ev'n in our ashes live their wonted fires.

For thee, who mindful of th' unhonour'd Dead

Dost in these lines their artless tale relate;
If chance, by lonely contemplation led,
Some kindred spirit shall inquire thy fate,

Haply some hoary-headed swain may say,

"Oft have we seen him at the peep of dawn
Brushing with hasty steps the dews away
To meet the sun upon the upland lawn.

"There at the foot of yonder nodding beech

That wreathes its old fantastic roots so high,
His listless length at noontide would he stretch,
And pore upon the brook that babbles by.

"Hard by yon wood, now smiling as in scorn,

Mutt'ring his wayward fancies he would rove,
Now drooping, woeful wan, like one forlorn,
Or craz'd with care, or cross'd in hopeless love.

"One morn I miss'd him on the custom'd hill,

Along the heath and near his fav'rite tree;
Another came; nor yet beside the rill,
Nor up the lawn, nor at the wood was he;

"The next with dirges due in sad array

Slow thro' the church-way path we saw him borne.
Approach and read (for thou canst read) the lay,
Grav'd on the stone beneath yon aged thorn."

THE EPITAPH


Here rests his head upon the lap of Earth

A youth to Fortune and to Fame unknown.
Fair Science frown'd not on his humble birth,
And Melancholy mark'd him for her own.

Large was his bounty, and his soul sincere,

Heav'n did a recompense as largely send:
He gave to Mis'ry all he had, a tear,
He gain'd from Heav'n ('twas all he wish'd) a friend.

No farther seek his merits to disclose,

Or draw his frailties from their dread abode,
(There they alike in trembling hope repose)
The bosom of his Father and his God.

-- Thomas Gray

21 décembre 2010

#350 | Parisian Skies

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L'une des choses que je préfère ici, c'est la vue.

20 décembre 2010

#349 | Styrax Day (And Everybody's Celebratin')

19 décembre 2010

#348 | Feminist Sunday

Oh, that's right: liberals can't rape by Jennifer Kessler at The Hathor Legacy

Some Shit I'm Sick of Hearing Regarding Rape and Assange by Kate Harding

On #Mooreand me, Fucking Up and Apologies by Miranda at Women's Glib

Naomi Wolf really needs to read the Internet by Jessica Valenti

Plusieurs articles sur Julian Assange et les accusations de viol, sur l'importance de cet homme comparée à celle de ses victimes. Sur l'idée qu'il y a une hiérarchie entre différents types de viols -- les plus graves et les moins graves. Sur le fait que finalement, si vous êtes "quelqu'un de bien", vous pouvez vous passer de consentement pour coucher avec qui vous voulez. J'ai fait mes classes de féministe : ça s'appelle rape culture.

***

European Court of Human Rights rules that Irish abortion laws violate rights by Audacia Ray at Akimbo.

***


fat body (in)visible from Margitte Kristjansson on Vimeo.

***

PDD49

Privilege Denying Dude is back!

PDD33

Smugger than ever! Copyright-free!

PDD46

18 décembre 2010

#347 | Special Edition: Christmaslist!

Xmas21

Rosie Thomas · Why Can't It Be Christmastime All Year
Florence + The Machine · Last Christmas
Frightened Rabbit · It's Christmas So We'll Stop
Brenda Lee · Rockin' around the Christmas Tree
The Raveonettes · The Christmas Song
Nat King Cole · The Christmas Song
Parker Lewis · Xmas Carol, NYC
Slade · Merry Xmas Everybody
Les Chaussettes noires · Le Twist du Père Noël
Eartha Kitt · Santa Baby
The Crystals · Santa Claus is Coming to Town
Bob Dylan · Must Be Santa
A Camp · Silent Night
Glasvegas · A Snowflake Fell (And It Felt Like a Kiss)
Au Revoir Simone · Fallen Snow
Beach Boys · Frosty the Snowman
Ella Fitzgerald · Let It Snow! Let It Snow!
Macy Gray · Winter Wonderland
Animal Collective · Winters Love
Connie Francis · I'm Gonna Be Warm This Winter
Fleet Foxes · White Winter Hymnal
Jackson 5 · Up on the House Top
The Ronettes · Sleigh Ride
Joan Jett and the Blackhearts · Little Drummer Boy
Darlene Love · Marshmellow World

Je sais que je suis un peu en avance.
La playlist de noël est une expérience intéressante, parce qu'il est assez difficile de rassembler un truc un peu cohérent qui n'aie pas déjà été entendu partout (et qui sonne bien). J'ai donc décidé de chercher à la fois des versions intéressantes de chansons de noël connues et des chansons contenant des mots-clés potentiellement en rapport avec noël (tels que "snow" ou "winter"). Le résultat est donc cette playlist de noël que vous n'avez jamais entendue ailleurs.

En bonus : quelques pochettes par des artistes de la playlist.

Xmas6
Xmas7
Xmas9
Xmas12
Xmas13
Xmas23

Xmas26
Xmas19
Xmas24

Mais... J'ai l'impression que j'oublie quelque chose...

Xmas_NatKingColeDannyKaye

Ah oui, salut les gars !

[Danny Kaye & Nat King Cole]

17 décembre 2010

#346

Holidays yay! Party now!

16 décembre 2010

#345

"Even at the worst times, there were good people, too. Someone taught me to tie the ends of my pants so I could fill the legs with any potatoes I was able to steal. I walked miles and miles like that, because you never knew when you would be lucky again. Someone gave me a little rice once, and I traveled two days to a market and traded it for some soap, and then I traveled to another market and traded the soap for some beans. You had to have luck and intuition.
"The worst it got was near the end. A lot of people died right at the end, and I didn't know if I could make it another day. A farmer, a Russian, God bless him, he saw my condition, and he went into his house and came out with a piece of meat for me."
"He saved your life."
"I didn't eat it."
"You didn't eat it?"
"It was pork. I wouldn't eat pork."
"Why?"
"What do you mean why?"
"What, because it wasn't kosher?"
"Of course."
"But not even to save your life?"
"If nothing matters, there's nothing to save."

["Même aux pires moments, il y avait aussi des personnes bienveillantes. Quelqu'un m'a appris comment attacher le bas de mon pantalon pour pouvoir remplir les jambes de toutes les pommes de terres que je pouvais voler. J'ai marché des kilomètres comme cela, parce qu'on ne savait jamais quand on aurait à nouveau de la chance. Quelqu'un m'a donné un peu de riz une fois, et j'ai marché deux jours jusqu'à un marché où je l'ai échangé contre du savon, puis je suis allée jusqu'à un autre marché et j'ai échangé le savon pour des haricots. Il fallait avoir de la chance et de l'intuition.
"Les choses ont empiré vers la fin. Beaucoup sont morts à ce moment-là, et je ne savais pas si je vivrais jusqu'au lendemain. Un fermier, un Russe, Dieu le bénisse, il a vu l'état dans lequel je me trouvais, et il est allé chez lui chercher un morceau de viande pour moi.
Il t'a sauvé la vie.
Je ne l'ai pas mangé.
Tu ne l'as pas mangé ?
C'était du porc. Je n'allais pas manger du porc.
Pourquoi ?
Comment ça pourquoi ?
Quoi, parce que ça n'était pas kasher ?
Bien sûr.
Mais même pas pour sauver ta vie ?
Si rien n'est important, rien ne vaut la peine d'être sauvé.]

Jonathan Safran Foer · Eating Animals

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